Dans cet article, nous allons tenter d’éclaircir le concept du « Peering », car le terme est souvent utilisé à tort et à travers pour décrire une simple connexion BGP.
Le peering, ou interconnexion directe entre les réseaux, va au-delà d’une simple connexion BGP (Border Gateway Protocol). Il s’agit d’un arrangement stratégique entre deux fournisseurs de services Internet (FSI) pour échanger directement du trafic, sans passer par des fournisseurs tiers.
Tout d’abord, un peu d’histoire !!!!
Les règles tacites qui régissent les relations entre les FSI ont évolué avec la transformation d’Internet, passant d’un réseau de recherche universitaire à un système commercial à plusieurs niveaux.
Aux débuts d’Internet, les réseaux, qui étaient pour la plupart de taille similaire, échangeaient volontairement du trafic en tant que pairs. Il était économiquement logique d’échanger librement du trafic. Même si les flux de trafic n’étaient pas totalement équilibrés, il était moins coûteux de conclure un accord gratuit que de mesurer et de facturer. Les deux réseaux bénéficiaient en atteignant un plus grand nombre de parties.
Avec l’augmentation du nombre de FSI, les flux de trafic sont devenus de plus en plus asymétriques.
De nombreux FSI de base ont réalisé qu’il n’était plus commercialement sensé de se connecter à de plus petites entités sans recevoir une forme de compensation. Les plus grands fournisseurs de base ont commencé à vendre du transit aux plus petites entreprises.
Aujourd’hui, certains FSI ayant des volumes de trafic similaires peuvent toujours choisir de s’interconnecter via des accords de peering.
Les accords de peering peuvent être classés en deux catégories : le peering gratuit et le peering payant. L’échange réel de trafic via des relations de peering peut se faire soit par une transaction privée entre quelques opérateurs, soit par le biais d’accords publics via un point d’échange Internet (IX). Voici comment cela fonctionne.
Peering gratuit par rapport au peering payant
La plupart des accords de peering traditionnels sont sans compensation financière. Cela ne signifie pas que le peering est sans coûts, car il y a toujours des coûts fixes impliqués, tels que les ports de peering, la colocation, l’alimentation électrique et les divers coûts d’équipement.
Néanmoins, l’échange de terminaison du trafic entre les opérateurs de peering est généralement un arrangement gratuit entre les parties. Si les volumes de trafic entre les partenaires de peering deviennent déséquilibrés, avec un côté envoyant à l’autre une quantité disproportionnée de trafic, les parties peuvent convenir de passer à un arrangement de peering payant.
Le concept de peering payant est similaire au transit dans le sens où un opérateur de réseau paie un autre pour l’accès, mais alors qu’un achat de transit permet un accès à l’ensemble d’Internet via le réseau du partenaire de transit, le peering payant accorde uniquement au client un accès au réseau de ce fournisseur. Le peering payant est très différent du peering gratuit traditionnel dans le sens où il ne s’agit pas d’un arrangement partagé impliquant une influence à peu près égale entre les deux parties.
Peering privé par rapport au peering public
Le peering privé est la forme la plus simple et la plus couramment utilisée de peering. Il implique une interconnexion directe entre les réseaux concernés pour faciliter l’accès partagé. Cela peut être fait dans des installations de télécommunications privées, où un circuit peut être directement connecté d’un point de présence (PoP) du réseau à celui de l’autre. Le peering privé peut également avoir lieu dans un lieu public tel qu’une installation de colocation. Ici, le fournisseur de colocation interconnecte les serveurs des réseaux partenaires en utilisant une connexion croisée. Le peering privé est le plus souvent utilisé entre des pairs importants échangeant des quantités significatives de trafic.
Le peering public est plus complexe que le peering privé
Des interfaces publiques telles que des ports Ethernet à haute capacité sont agrégées à l’aide de commutateurs de peering neutres exploités par un IX. Ce type de peering se produit dans des espaces partagés, notamment des installations de colocation. Le peering public convient particulièrement aux interconnexions entre des partenaires de peering mineurs, car l’IX permet aux FSI connectés d’échanger du trafic avec un large éventail d’opérateurs via un nombre relativement réduit de ports.
En résumé, le peering va bien au-delà d’une simple connexion BGP. C’est une pratique stratégique qui permet aux FSI d’améliorer la connectivité, d’optimiser les coûts et d’offrir une meilleure expérience aux utilisateurs finaux.
Si vous avez des questions ou vous avez besoin d’un complément d’informations ou une consultation spécifique à votre environement, n’hésitez pas à laisser un message en commentaire de la page ou nous contacter directement à l’adresse : contact@mhd-experts.com.